San Vicente
Depuis un peu plus d’un mois j’ai rejoint les côtes de l’Equateur ainsi que le soleil, le sable, les festivités, la salsa et l’air de l’Océan Pacifique.
Je fais un bénévolat au sein d’une Fondation qui tient 2 ludothèques, lieux où les enfants peuvent aller jouer après l’école le vendredi après-midi et le samedi/dimanche matin. J’appuie l’organisation d’évènements comme le Festival du jeu ou la rencontre entre les élèves d’une école de musique de la ville de Guayaquil et les enfants des ludothèques. Je monte un dossier de demande de subvention pour l’achat d’équipement et de matériel ainsi que pour aider à la mise en place d’un projet visant à accueillir les handicapés au sein des ludothèques. Je travaille avec Martine, Présidente de la Fondation et Olga, une autre volontaire. Etant toutes 2 Françaises, je parle plus souvent le Français que l’Espagnol ! Je blablate quand même mieux qu’il y a quelques semaines en arrière malgré le fait que je demande 2 fois sur 3 que l’on me répète la phrase que je suis censée avoir comprise. C’est ainsi que « Como ? / Perdon ?» (Comment ?/ Pardon ?) sont devenus les mots les plus prononcés de mon maigre vocabulaire !
J’habite dans un collège, ce qui me permet d’avoir un réveil infaillible se composant de cris d’enfants dès 7:30 du matin. En plus de mon travail pour la Fondation, j’essaye de m’impliquer avec ces jeunes. J’assiste le professeur d’anglais le mercredi matin avec la classe de 8em année et je donne des cours de théâtre le vendredi matin à 14 élèves de 9em et 10 em année (entre 11 et 14 ans). Cela demande de s’adapter à un nouveau système éducatif. En effet la discipline est bien plus souple que dans nos classes françaises. Les élèves sont assez libres de leurs mouvements durant les cours et il est donc très difficile de les canaliser et de les garder concentré plus de 10 minutes ! Les exercices de théâtre sont donc pratiqués avec plus ou moins de sérieux. Cela reste plaisant de partager mon expérience théâtrale, je découvre du potentiel chez certains et j’ose espérer que ces quelques heures leur apprendront à mieux s’exprimer, avec leur voix, leur corps, et à renforcer leur confiance en eux. Olga, ma traductrice sans qui tout serait bien plus compliqué, m’accompagne dans mon défi.
Nous partageons beaucoup de moment ensemble. Nous avons été invitées à prendre des cours de danse traditionnelle avec quelques femmes du barrio (quartier) de Las Mandarinas. J’ai été très touchée par la façon dont elles nous ont intégrées dans leur communauté. Nous avons partagé de beaux moments comme le Bingo du vendredi soir ! Nous avons travaillé pendant plusieurs semaines avec un professeur de danse talentueux et nous avons présenté cette danse lors de la fête du barrio le 9 novembre. Ce fut une journée riche en échange. Le festival du jeu organisé par la Fondation a pris place ce même jour dans ce barrio de Las Mandarinas. J’ai peint le visage d’enfants qui se sont imaginés l’espace d’un instant princesse, pirate, papillon ou encore chat. J’ai approché un enfant timide et peureux qui a finalement choisi un puzzle que nous avons monté ensemble. Et c’est à ce moment-là que mon cœur s’est serré et que mon esprit s’est retrouvé aux Philippines. C’est une expérience qui me colle à la peau et qui me rattrape dès qu’elle en a l’occasion pour me rappeler, Ô combien, je suis sensible face à ces petits êtres vulnérables et donc incapable de me réinvestir comme j’ai pu le faire par peur de ne plus me relever.
La journée s’est terminée tard, sur les notes d’un très bon groupe de musique et sur nos pas de danse avec ces gens du barrio que j’affectionne particulièrement. Quelle énergie, spontanéité et générosité ! Notre danse a été très appréciée et nous avons été sollicitées pour danser lors des festivités qui ont suivies (car ici la fête de la ville a duré une dizaine de jours !). J’apprends aussi la salsa, soir après soir et j’apprécie de plus en plus cette danse qui vous fait tourner la tête !
Je n’ai pas beaucoup eu l’occasion de visiter les environs. J’ai tout de même pu apprécier la belle plage de Canoa durant une après-midi avec une petite balade sur les bords des falaises et la découverte de mes tout premiers fous à pieds bleus qu’on ne croise principalement qu'aux Galápagos !
Les prochaines semaines je vais mieux m’organiser, mélanger travail et voyage et vous faire découvrir les beautés de l’Equateur.
PS: Si vous voulez savoir d'où viennent les crevettes qui seront dans vos assiettes à Nol, cliquez ici pour découvrir ce qu'est une Camaronera !
La Tejedora (danse traditionnelle) avec Berlin le prof, Marta, moi, Karina, Olga, Yadira, Yasmina et Alejandro
Maira et Nena sa tante, la farceuse ! La meilleure coutume que j'ai pu découvrir jusqu'ici...mettre la tête de celui qui fête son anniversaire dans le gâteau ! :)