La Cameronera ou l’origine des crevettes
Debout 05 :30 ; 2h00 de route nous attendent avant d’atteindre l’embarcation qui nous emmènera sur un bout de terre au milieu des mangroves. Le voyage en bateau sur le fleuve est étonnant, le paysage est typiquement Amazonien avec des mangroves à perte de vue, les couloirs étroits qu’elles forment et tous les oiseaux qu’elles abritent. La maison se situe au milieu de bassins mesurant entre 7 et 10 hectares ; la camaronera. L’eau du fleuve est déviée pour pouvoir les remplir et tous les 4 mois, lorsque les crevettes sont assez grosses, la pêche commence.
Ce travail épuisant et répétitif permet de vider un bassin par jour. A l’endroit où l’eau s’évacue, un long filet est placé et les crevettes emportées par le courant s’y retrouvent piégées. Une fois le filet rempli, on ressert l’extrémité haute avec une corde afin que les crevettes n’y entrent plus. Puis l’extrémité basse du filet est ouverte pour récupérer les crevettes dans un autre filet qui sera vidé dans un bassin rempli de glace pour les tuer. Arrive ensuite la pèse et les négociations avec les acheteurs. Les enfants sont spectateurs du travail de leur père. De nombreuses familles attendent la fin de la pêche pour pouvoir aller récupérer toutes les crevettes qui seraient restées dans le bassin. Avec son chien, Maira les empêchent de s’approcher trop près car certaines lancent des pierres dans le bassin afin d’effrayer les crevettes qui iront s’enfoncer dans la vase et ne seront donc pas emportées par le courant. Le ciel lourd et gris est rempli d’oiseaux qui viennent également prendre part au festin !
Je goûte durant ce weekend une merveille pour les papilles appelée Encocado de Camarón (Cliquez pour voir la recette !). Ici on apprend à vivre sans électricité car c’est elle seule qui décide à quel moment elle illuminera la pièce et rendra le frigo fonctionnel. L’eau est une ressource que l’on économise et qui doit être montée à la maison tous les jours grâce à de grands seaux afin de pouvoir faire la vaisselle, prendre une douche et utiliser les toilettes. On prend conscience de la chance qu’est de pouvoir contrôler grâce à un interrupteur et un robinet, des ressources qui rendent la vie plus commode. Personne ne devrait user de cette chance comme une normalité.
Ce weekend fût intéressant car la pêche de crevette est une économie très importante en Equateur qui a été pendant très longtemps le premier pays exportateur.