Décembre: entre émotions et émerveillements
Nous avons eu le plaisir de recevoir avec la Fondation une vingtaine de jeunes d’une école de musique de la ville de Guayaquil durant un weekend. Nous avons préparé leur venue pendant plusieurs semaines. La musique fût le maitre mot du weekend. Les élèves ont pu échanger leur passion avec les enfants des ludothèques. Un atelier de construction d’instruments avec du matériel de récup’ a pris place le samedi après-midi. Pendant que certains créaient des bâtons de pluie avec des bambous et des coquillages que nous avions récoltés sur la plage avec Olga, d’autres prenaient plaisir à faire des maracas avec des bouteilles en plastique et des capsules de bières. Sous un soleil de plomb, les élèves de l’école de Clave de Sur leur ont ensuite appris à s’en servir, à ressentir le rythme de la musique latino. Les enfants étaient enchantés et nous aussi ! Le dimanche, un concert dans un des quartiers de San Vicente a permis aux enfants de monter sur scène avec les musiciens pour mettre en pratique les rythmiques apprises la veille.
Après le départ de tout ce petit monde, nous avons fait la despedida d’Olga avec tous les gens qui ont partagé ces 2 mois de mission avec nous, les personnes du barrio de Las Mandarinas, des volontaires de Quito, la famille Hurtado, etc…. Nous avions préparé des cocktails et un bon repas que nos hôtes ont apprécié. Une musique pour accompagner ce moment, une guitare et des voix qui nous ont transportées dans un espace-temps où l’on se fige. Je me suis sentie légère, encore une fois reconnaissante envers tous ces gens qui nous ont tant donné. Ces moments-là sont précieux et me rappellent pourquoi j’aime tant voyager. Avec de grandes émotions, tous ont fait leur au revoir à Olga, celle qui nous a tant fait rire durant deux mois, dont la bonne humeur est inébranlable et qui a un cœur grand…grand…encore plus grand. Rencontrer des personnes aussi généreuses vous pousse à l’être toujours plus.
(cliquez pour écouter) Musique dont le rythme vous enivre malgré les tristes paroles
Pour que la fin d’année ne soit pas banale, nous sommes parties en vacances sur la côte Sud avec Aurore, une amie travaillant sur Quito. Nous avons passé quelques jours à Puerto Lopez puis à Montañita. Nous avons fait de la marche pratiquement tous les jours pour nous émerveiller de notre environnement. Nous avons cheminé jusqu’à la plage de Las Frailes, au milieu d’une végétation grise et sèche, la saison des pluies n’ayant pas encore nourrit la terre et découvrant de belles vues à chaque pas.
Nous avons fait une excursion sur l’Isla de la Plata (L’île d’argent). Nous avons marché au sein du nid de reproduction d’une grande partie des fous à pieds bleus d’Equateur que cette île représente. Partout il y avait des femelles ou des mâles se relayant pour couver les œufs ou les petits tout juste sortis de leur coquille. Des petits fous à pieds bleus blancs dont les pates commenceront à prendre leur couleur au bout de 6 mois. On reconnait les mâles des femelles car ces dames sont plus en chair et leurs pupilles plus dilatées. Ces oiseaux sont épatants, ils peuvent plonger jusqu’à 2 mètres de profondeur pour attraper des poissons. Les nids de couve sont entourés d’excréments pour marquer le territoire du couple. C’est de ce fait que L’Isla de la Plata a tiré son nom car les excréments blancs présents sur toute l’île, parait-il, brillent comme de l’argent les nuits de pleine lune et de ciel dégagé de tout nuage.
Le 31 nous étions sur Montañita, un des sites les plus réputé d’Equateur pour les surfeurs. Ce petit village de pêcheurs s’est agrandi et est devenu un refuge à touristes. Je n’en avais pas vu autant au mètre carré en 3 mois. Il devait être authentique lorsque les premiers touristes ont découvert cet endroit, malheureusement sa notoriété l’a rendu superficiel. La plage s’étend à perte de vue et pourtant tout le monde pose sa serviette au même endroit… Nous avons longé la plage jusqu’au village suivant, Manglaralto, où la population ne jouit pas des bénéfices du tourisme. Sur le chemin nous avons assisté à une scène digne d’Alerte à Montañita lorsque des sauveteurs se sont précipités à la rescousse de 2 personnes qui n’arrivaient pas à rejoindre le bord à cause des vagues qui les gardaient au large…
Nous nous sommes aventurées dans la cordillère Chongon-Colonche à la recherche d’une cascade de 80m de haut. Nous avons marché au cœur d’une forêt tropicale magnifique, s’élevant à en cacher le ciel… Nous avons longé un ruisseau et découvert des piscines naturelles paradisiaques. Au bout de 2h de marche alors qu’il commençait à pleuvoir, nous avons rebroussé chemin, abandonnant l’idée de trouver cette cascade soit disant située à 3kms. Et alors que je me retournais pour voir où était Aurore, j’ai aperçu un singe s’enfuyant dans les arbres… 2 minutes plus tard les cris de toute sa tribu se sont mis à rebondir contre les arbres et à résonner au plus profond de mes oreilles… Mon sang s’est glacé et j’ai pensé à tous les films horrifiants que j’ai pu voir où les singes n’ont aucune pitié pour l'espèce humaine ! Ces singes hurleurs m’ont fait accélérer la marche et ont fait rire Aurore qui, elle, est restée calme !
Mon cœur ayant repris son rythme normal, nous avons retrouvé Gaby, une autre volontaire de Quito et célébré en rentrant la nouvelle année sur la plage, réchauffées par un feu dont les flammes léchaient les étoiles et par une foule qui ne vous laissait pas faire un pas !